Comment apprendre à connaître les callas hybrides?
Les callas hybrides ont été développés à l’origine pour l’industrie de la fleur coupée et même aujourd’hui sont produits massivement en serre à cette fin. C’est seulement par la suite que quelques producteurs se sont rendu compte qu’ils pouvaient augmenter leurs profits en vendant leurs tubercules excédentaires au public comme plantes de jardin.
L'évolution
Les callas ou lis callas (Zantedeschia spp.) ont beaucoup changé depuis 40 ans.
À l’époque, on ne trouvait en jardinerie que les espèces. Comme le grand calla blanc (Zantedeschia aethiopica), aussi appelé arum d’Éthiopie, même s’il vient plutôt du sud d’Afrique, avec ses énormes fleurs blanches et ses grandes feuilles en forme de tête de flèche sur une plante de 1,2 m et plus de hauteur. Ou encore, le calla jaune (Z. ellottiana), une plante beaucoup plus petite avec des fleurs jaunes plus étroites et des feuilles à points blancs.
De nos jours, cependant, ce que les jardineries nous proposent sont plutôt des callas nains: la plupart ne mesurent que 30 à 60 cm de hauteur. Ce sont des variétés hybrides avec des fleurs assez tubulaires et des feuilles plutôt étroites, parfois lancéolées, vertes ou marquées de points blancs. Les fleurs sont offertes dans une large gamme de couleurs: blanc, rose, jaune, orange, rouge, violet et même presque noir. Ces hybrides résultent de croisements entre diverses espèces de Zantedeschia telles que Z. elliotiana, Z. rehmannii, Z. jucunda et Z. albomaculata.
Traits de famille
Bien que souvent appelés lis calla, les callas n’ont en fait rien d’un lis. Originaires du sud de l’Afrique, ils appartiennent plutôt à la famille des Aracées (famille du philodendron) et non aux Liliacées (famille des lis).
Si on les appelle callas, c’est que Linné les a d’abord classés dans le genre Calla en raison de leur apparence similaire à celle du calla des marais (Calla palustris), une plante aquatique des régions froides de l’hémisphère nord. Les espèces d’Afrique ont ensuite été transférées au genre Zantedeschia, du nom du botaniste italien Giovanni Zantedeschi, en 1826, mais le nom commun calla leur est resté.
L’inflorescence des callas
L’inflorescence des callas est composée d’une bractée attrayante appelée spathe enroulée autour d’un spadice central en forme de doigt. C’est le spadice qui porte les vraies fleurs, minuscules et sans attraits. Curieusement, l’inflorescence est monoïque: la plante porte des inflorescences mâles et femelles distinctes sur la même plante.
Les plantes poussent à partir de tubercules ou de rhizomes souterrains. Les callas rhizomateux s’étendent peu à peu pour former éventuellement de vastes colonies; les types tubéreux, tels que les hybrides nains, ne sont pas aussi vagabonds et ont tendance à rester là où vous les avez plantés.
Gouttes de sève
Ne soyez pas surpris de voir perler des gouttes de sève à la pointe des feuilles des callas. C’est qu’ils font de la guttation. Cela aide la plante, qui pousse souvent dans des conditions de grande humidité, à éliminer les surplus d’eau.
Attention toxique
Les callas sont toxiques en raison de leur forte teneur en acide oxalique. S’il n’y a presque jamais de cas d’intoxication, c’est que mordre dans une feuille ou fleur provoque instantanément une telle sensation de brûlure que la victime la crache rapidement.
Malgré cela, il serait sage de placer cette plante hors de la portée des enfants et des animaux domestiques.
Considérations climatiques
Le calla le plus rustique est le grand calla blanc (Z. aethiopica): il peut être cultivé en plein air toute l’année dans une bonne partie de l’Europe (zones 8 à 10), du moins dans les secteurs où le sol ne gèle qu’en surface. Même, parfois il s’échappe des jardins pour envahir les marécages à proximité.
On arrive à le cultiver de cette façon au Canada aussi, mais seulement sur la côte ouest, où le climat est très doux, et même là, de façon très limitée. En Australie, le grand calla blanc est considéré si envahissant que sa culture est bannie!
Par contre, aucun des autres callas n’est le moindrement rustique. On peut seulement les cultiver comme plantes pérennes que dans les régions tropicales et subtropicales. Dans les régions tempérées, on les cultive habituellement comme plantes annuelles ou, à la limite, on rentre les tubercules à l’abri pour l’hiver.