Comment cultiver le radis?
Voici comment les maraîchers parisiens du 19e siècle cultivaient le radis.
Ce guide provient d’auteurs du 19e siècle parisiens nous transmettant leur savoir, trucs et astuces d’agriculteur (par J. G. Moreau et J. J. Daverne, Gilbert Cardon). Il est tiré du site web: l'agriculture du 19ième siècle de Bertrand Masson.
Description
La rave et le radis sont deux variétés de la même espèce et du genre raifort, de la famille des crucifères : ce sont des plantes annuelles, à feuilles radicales étalées, pinnatifides à la base, et dont la tige devient haute de 1 mètre, rameuse, porte des fleurs violâtres, cruciées, auxquelles succèdent des siliques renflées, tortueuses, aiguës, qui contiennent les graines. Dans les variétés cultivées, la racine est simple, pivotante, charnue, fusiforme ou arrondie, blanche, rose, violette ou noire. Les racines seules sont comestibles et se mangent crues.
La culture du radis rose demi-long
La culture du radis est absolument semblable à celle de la rave ; l'air lui est aussi nécessaire, et, s'il arrivait un mois de janvier où l'on ne peut ouvrir les châssis plus ou moins, la saison serait compromise.
C'est à la fin du mois de décembre qu'on sème le radis pour primeur ; alors on fait une ou plusieurs couches; on place les coffres dessus. On y met du terreau de l'épaisseur de 14 à 16 centimètres, et on couvre avec les châssis, pour que la couche s'échauffe plus vite ; on y ajoute même des paillassons si la gelée domine.
Idéal mettre la graine en surface mais les oiseaux viennent les manger donc il faut les enterrer très légèrement sans tapotage.
Quand la chaleur est tombée au point convenable, on égalise le terreau, on sème la graine de rave assez clair pour que les raves se trouvent à 2 centimètres l'une de l'autre, on la recouvre de 12 millimètres de terreau, et on replace les châssis de suite. En moins de cinq jours, la graine est levée ; alors il faut donner de l'air tous les jours, s'il est possible.
D'un autre côté, on ne négligera aucun des moyens indiqués pour empêcher la gelée de pénétrer sous les châssis.
La culture du radis deuxième saison
Pour faire une seconde saison de radis de primeur, il faut, à la fin de février ou dès le commencement de mars, faire une ou plusieurs couches comme précédemment ; mais on n'y mettra ni coffre ni châssis ; on la chargera de terreau, et, lorsqu'il sera un peu échauffé, on le bordera et on y en ajoutera ce qu'il faut pour qu'il soit partout épais de 14 à 16 centimètres.
On le sèmera en radis, comme il est dit ci dessus, et on recouvrira la graine de 12 millimètres de terreau, et, sitôt cette opération faite, on étendra des paillassons sur toute la couche, pour faciliter et hâter la germination par la concentration de la chaleur et de l'humidité. Aussitôt que la germination est effectuée, on lève les paillassons, et, comme on n'est pas à l'abri des gelées en cette saison, il faut, le jour même où l'on a levé les paillassons, établir sur la longueur de la couche deux rangs de gaulettes élevées sur de petits piquets à 8 ou 10 centimètres au-dessus, pour soutenir les paillassons à cette distance du plant quand il sera nécessaire de le couvrir.
Semés de cette façon en mars, les radis seront venus en trente ou quarante jours.
Dès les premiers jours de mars, on sème des radis en côtière bien abritée.
On les sème rarement seuls en côtière ; l'usage le plus général est de les semer en même temps qu'on y plante de la laitue, de la romaine, des choux-fleurs, parce que les côtières sont trop précieuses au mois de mars pour n'y faire qu'une saison ; mais, à la fin du mois, on commence à en semer en plein carré, là où le soleil donne.
Après avoir labouré et dressé, hersé et plombé autant de planches qu'on en a besoin, on les sème et on herse une seconde fois pour enterrer la graine ; après quoi, on répand sur le tout 15 millimètres de terreau.
Dans les mois de mars et avril, on n'a pas ordinairement besoin d'arroser ; mais, s'il survenait des hâles sans gelée, il faudrait arroser en raison de la sécheresse, et pour éloigner les pucerons (altises) qui dévorent les semis des crucifères, particulièrement ceux de rave et de chou dans les printemps secs. On sème des raves depuis mars jusqu'en septembre, et comme ils ne sont bons qu'étant jeunes et tendres, qu'ensuite ils montent très vite en été, il faut en semer tous les huit jours, tenir les sentiers plus hauts que les planches et les arroser abondamment tous les jours, le soir d'abord, ensuite vers les onze heures du matin pendant les grandes chaleurs.
Dans l'été, les radis sont bons à être mangés vingt-cinq jours après leur semis.
La culture du radis noir
Celui-ci devient très-gros, ovale ou allongé, avec une peau noire, une chair blanche, très ferme, peu juteuse et d'une saveur plus piquante que les autres ; son feuillage est aussi plus grand, et il ne monte pas ordinairement en graine l'année qu'il a été semé ; de sorte qu'il faut en conserver quelques racines à l'abri de l'hiver, comme les carottes, et les planter au printemps pour en obtenir de la graine.
Le radis noir demande une terre plus forte que les autres radis. On le sème seulement une fois par an, dans le courant de mai jusqu'en juin, dans une planche préparée comme pour les autres radis ; mais, comme il devient beaucoup plus fort, il faut le semer plus clair ou l'éclaircir quand il est levé de manière que les pieds soient à environ 10 centimètres l'un de l'autre.
Il faut les mouiller fort et souvent, s'ils sont en terre légère et sèche ; il leur faut trois mois pour parvenir à peu près à leur grosseur naturelle, de sorte qu'en ne mange guère de radis qu'en automne et dans l'hiver ; car ils se conservent dans un cellier ou une cave aussi bien et mieux que des carottes.
Variétés
Radis à planter en juin :
Radis chandelle de glace.
Radis noir ramonasse (= raifort) est un anti-grippe, très piquant mais comme tous les légumes piquants contient beaucoup de principes actifs.
Le daikon fait des radis de 10 kg, il ne faut pas les semer avant juillet car ils montent vite en graines.
Le radis mammouth ou radis sakurajima fait des racines de 40 kg.