Comment cultiver ses semis intérieurs?
Pour maximiser la qualité, la résistance et le rendement des cultures, on doit les établir à partir de plants biologiques. Comme de tels plants sont rares et coûteux, il est avantageux de les produire soi-même. En plus d’assurer une meilleure qualité de plants, la démarche permet de choisir ses cultivars.
L’environnement de la chambre à semis
Créer un environnement approprié:
- 14 à 16 heures de lumière par jour sont nécessaires à la croissance des jeunes plants
- La température optimale moyenne pour la germination des semences est de 25 °C, alors que pour la croissance, elle est de 20 à 22 °C le jour et de 15 °C la nuit.
Les contenants
Utiliser des caissettes qu’on peut réutiliser d’année en année. Les caissettes standards mesurent 16 cm x 30 cm. On en trouve en polystyrène, en fibre ou en plastique, ouvertes ou divisées en cellules. Je préfère celles en polystyrène sans division. On peut en récupérer facilement au printemps.
Les terreaux
Le terreau de germination:
20 % de compost mûr, 80 % de vermiculite et/ou de perlite
Le terreau de croissance:
50 % de compost mûr, 50 % de vermiculite et/ou de perlite
Le mélange des ingrédients se fait au volume. Une fois les ingrédients mêlés, le terreau est légèrement humidifié, puis disposé dans les caissettes sans être compacté. On est alors prêt à procéder au semis. On utilise le terreau de germination pour le semis et le terreau de croissance pour le repiquage.
Le semis
On sème la plupart des espèces en caissettes, dans un terreau de germination, à la volée ou en rangs, selon l’espèce et le nombre de plants souhaités.
On recouvre les semences de 3 fois leur épaisseur de terreau. On arrose ensuite le terreau avec une eau tiède et on place les contenants dans un endroit chaud de la maison. Il ne faut pas oublier de bien identifier les cultivars. Des bâtonnets à café en bois marqués au crayon de plomb conviennent bien à cet usage.
Par la suite, le terreau sera maintenu humide, mais sans excès (employer de l’eau tempérée et un arrosoir au jet fin).
Quelques jours plus tard, les cotylédons (les 2 premières feuilles) devraient faire leur apparition. Il faudra dès leur émergence octroyer aux plants de 14 à 16 heures de bonne lumière par jour, à défaut de quoi ils s’étioleraient, ce qui les affaiblirait.
Le repiquage
Une fois les 2 premières vraies feuilles bien épanouies, on procède au repiquage des jeunes plants (les premières vraies feuilles sont celles qui apparaissent après les cotylédons):
- Transplanter les plantules dans un terreau de croissance en leur octroyant l’espace nécessaire pour compléter leur développement.
La fonte des semis
Surveiller l’irrigation des plants. En principe, les plants ne sont irrigués que les matins de journées ensoleillées. On arrose rarement par temps nuageux. Il faut toutefois tenir compte de l’évaporation causée par l’éclairage. Le terreau devrait idéalement être sec en surface avant de procéder à un nouvel arrosage.
Pour prévenir ou contrôler la fonte des semis, on peut arroser les plants avec une décoction de prêle ou une infusion de camomille.
La décoction de prêle
Faire mijoter 100 g de prêle séchée dans 5 litres d’eau pendant 30 minutes. Laisser infuser pendant 12 heures. Pour contrôler la fonte des semis, on arrose avec la décoction pure. Pour la prévenir, on utilise la décoction diluée dans un même volume d’eau.
L’infusion de camomille
Faire infuser 7 g de camomille par litre d’eau. Pour prévenir la fonte, on arrose avec l’infusion refroidie.
La fertilisation
Lorsque le compost employé pour fabriquer le terreau est de bonne qualité, il recèle en principe tous les éléments nutritifs dont les plants ont besoin pour se rendre à terme. Si des carences en azote (feuillage pâle) ou en phosphore (feuillage violacé) se manifestent, on emploie en fertigation (combinée à l’eau d’arrosage) une solution d’émulsion de poisson et d’algues liquides à raison de 10 ml chacun par litre d’eau. Il faut s’assurer que l’émulsion contient suffisamment de phosphore.
L’acclimatation
Avant la transplantation des plants, il importe de les acclimater. L’acclimatation consiste à exposer graduellement les jeunes plants aux éléments extérieurs, soit au vent, au soleil et au froid. Les premiers jours (choisir des journées nuageuses), on ne sortira les jeunes plants que quelques heures ; puis, on accroît leur temps d’exposition jusqu’à ce qu’ils soient entièrement adaptés à leur nouvel environnement.