Comment démystifier les mythes entourant les hostas?
L’hosta est l’une des plantes vivaces les plus cultivées dans les climats tempérés, mais cela ne signifie pas que toutes les informations qui circulent à son sujet sont exactes.
Il existe quelques mythes sur les hostas qui se répètent sans fin.
Mythe 1: Les hostas aiment l’ombre.
Réalité: En fait, de nombreux hostas peuvent tolérer l’ombre, mais cela ne veut pas dire qu’ils l’aiment. C’est plus comme s’ils supportaient cet état puisqu’ils n’ont pas d’autre choix (si vous les avez plantés à l’ombre, ils n’ont pas la capacité de se déplacer à un endroit mieux éclairé par leurs propres moyens).
Dans le fond, c’est l’ombre partielle qui est préférable pour la plupart des hostas, mais si vous souhaitez les faire pousser à l’ombre profonde, ils peuvent au moins y survivre. Ne vous attendez pas à ce qu’ils y grandissent très vite cependant!
Mythe 2 : Les hostas sont adaptés à l’ombre sèche.
Réalité: L’ombre sèche est cet environnement que l’on trouve au pied des arbres aux racines peu profondes, notamment dans un milieu boisé, où les racines des plantes ligneuses absorbent la plus grande partie de l’humidité, laissant le sol constamment sec. Et c’est un environnement hostile à la plupart des végétaux, y compris aux hostas.
En fait, les hostas préfèrent les sols humides et réussissent donc mieux dans des sols qui sont toujours au moins un peu humides. Par contre, ils peuvent tolérer la sécheresse s’il le faut. Cela ne veut pas dire qu’ils aiment ça. S’ils sont constamment stressés par un manque d’eau, leur croissance sera lente, voire inexistante. Mieux vaut garder au moins les jeunes hostas modérément humides jusqu’à ce qu’ils approchent de leur taille maximale.
Le paillage peut aider à maintenir les hostas dans un état d’humidité raisonnable, mais d’occasionnels arrosages en profondeur peuvent être nécessaires sous certains climats ou en période de sécheresse.
Mythe 3: Les hostas doivent être divisés tous les 3 à 5 ans.
Réalité: Les hostas ont rarement besoin de division. Ils grandissent mieux si on leur permet de prendre leur pleine forme naturelle. Et cela peut prendre des années, en particulier dans le cas de très grands hostas, comme ‘Sagae’ et ‘Sum and Substance’.
Il n’y a rien de mal à diviser les hostas, mais sachez que cela retarde leur développement, voilà tout. Du point de vue de la plante, la meilleure fréquence pour la diviser est donc… jamais!
Mythe 4: Tous les hostas sont endommagés par les limaces.
Réalité: Il est vrai que certains hostas peuvent être gravement endommagés par les limaces, qui percent des trous dans leur feuillage, en particulier les hostas bas de gamme et bon marché tels que les cultivars ‘Undulata Albomarginata’, ‘Undulata Mediovariegata’ et ‘Undulata Univittata’, mais d’autres ne souffrent presque jamais de dégâts causés par les limaces.
Les hostas bleus (la pruine cireuse qui couvre leurs feuilles semble dissuader les limaces) et ceux à feuilles épaisses sont particulièrement résistants.
De nombreux producteurs d’hostas indiquent clairement dans leur catalogue les cultivars qui sont résistants aux limaces: pourquoi ne pas choisir ces variétés et vous épargner tout l’effort de contrôler les limaces? D’ailleurs, j’ai publié une liste de plus de 100 hostas résistants aux limaces: Toute une liste de hostas résistants aux limaces.
Notez aussi que les trous faits dans les feuilles d’hostas ne sont pas toujours dus aux limaces: la grêle, les branches tombées, les vers-gris, les lapins et le passage des pieds peuvent également endommager les feuilles. Il ne faut donc pas toujours blâmer les limaces pour les dégâts.
Mythe 5: Vous devez enlever les fleurs des hostas pour maintenir la santé de vos plantes.
Réalité: Ce mythe repose sur la croyance que si l’on permet à un hosta de produire des fleurs (et les semences qui en découlent), cela minera sa croissance future. Cependant, que vous retiriez ou non les fleurs d’un hosta ne fait essentiellement aucune différence.
Les hostas ne consacrent qu’une petite quantité d’énergie à la floraison et à la production de semences. Vous ne verrez probablement aucune différence dans leur croissance si vous laissez les fleurs en place.
Par contre, oui, vous pouvez supprimer les fleurs d’hosta : c’est loin d’être un crime, mais il y a d’autres éléments à considérer.
D’abord, si on les laisse intactes, les fleurs d’hosta nourrissent les abeilles, plusieurs autres insectes et même les colibris.
Aussi, il existe des hostas dont la floraison est vraiment remarquable, que ce soit par son apparence ou son parfum… ou les deux. Pourquoi se donner la peine de planter des hostas aux fleurs éblouissantes et parfumées comme l’hosta plantain (Hosta plantaginea) ou H. ‘Fragrant Bouquet’ si vous avez l’intention de les couper?
Mythe 6: Il ne faut pas acheter de hostas issus de la culture in vitro, car ils ne seront pas fidèles au type.
Réalité: De nos jours, presque tous les hostas présents sur le marché sont issus de la culture in vitro (micropropagation). D’ailleurs, vous aurez du mal à trouver autre chose, même si vous vous adressez à un pépiniériste spécialisé.
Le concept derrière la culture in vitro est que le producteur prélève quelques cellules d’un cultivar intéressant d’hosta, puis fait multiplier ces cellules en laboratoire, dans des éprouvettes, ce qui permet d’obtenir des milliers de plantes identiques, voire des centaines de milliers. Par la suite, il fait grandir et enraciner les plantules, puis les cultive selon des méthodes plus traditionnelles jusqu’à ce qu’ils arrivent à une taille vendable. C’est cela qui fait que les nouvelles variétés d’hostas arrivent rapidement sur le marché à un prix abordable, plutôt que 20 ans plus tard à des prix que peu de gens peuvent se permettre de payer.
Tant que vous achetez vos hostas d’un pépiniériste réputé, vous n’aurez pas à vous soucier de la méthode de multiplication utilisée pour les produire!
Mythe 7: Les hostas colorés vireront au vert si vous les fertilisez.
Réalité: Oui, certains hostas deviennent de plus en plus verts au fur et à mesure que l’été avance, mais ce n’est pas à cause de l’engrais.
De nombreux hostas sont «viridescents»: leur panachure peut être blanche ou jaune au début, mais elle deviendra lentement verte au fur et à mesure que l’été avancera. Hosta ‘Undulata Mediopicta’, qui porte une macule blanche au centre de chaque feuille au printemps, devient souvent entièrement vert à la fin de l’été, puis reprend sa coloration panachée au printemps suivant. Parmi les autres hostas panachés réputés pour leur viridescence, mais dans une moindre mesure qu’H. ‘Undulata Mediopicta’, il y a ‘Allegan Fog’, ‘Dancing Stars’, ‘Guardian Angel’, ‘Midnight at the Oasis’, ‘Whirlwind’, ‘White Christmas’, ‘White Elephant’ et ‘Zebra Stripes’. Il est normal que ces variétés verdissent l’été.
Il y a aussi le cas des hostas à feuilles bleues. La pruine cireuse qui leur donne leur coloration bleue a également tendance à s’estomper au cours de l’été, les rendant de plus en plus verts. Cet effet de verdissement est plus visible sur les plantes cultivées au soleil, mais quand même présent sur les hostas placés à l’ombre.
Vous remarquerez que ces verdissements sont dus à la génétique de la plante, non pas à l’engrais.
Mythe 8: Les hostas sont libres de maladies.
En fait, c’était le cas auparavant, mais au cours des dernières décennies, un virus, appelé virus X du hosta (HVX), a commencé à faire son apparition parmi les hostas. De plus, il existerait quelques autres virus présumés qui commenceraient peu à peu à envahir cette vivace populaire.
Les principaux symptômes du HVX sont des feuilles marbrées de façon anormale, un effet qui revient souvent en s’accentuant année après année, des feuilles un peu tordues et parfois des taches brunes.
Il n’y a pas de remède pour les virus des plantes, du moins, pas en ce qui concerne le jardinier amateur. Vous feriez mieux de détruire la plante et tous les hostas immédiatement voisins (la maladie peut y être présente, mais prendre quelques années pour se manifester et il faut alors considérer suspectes des plantes apparemment en bonne santé qui poussent à proximité).
Notez que la plupart des jardiniers qui ne cultivent que deux ou trois variétés d’hostas ne rencontrent jamais le virus X du hosta. Ce sont plutôt les collectionneurs d’hostas, qui ont des dizaines de variétés, qui doivent rester vigilants.
Mythe 9: Le meilleur moment pour diviser les hostas est au printemps.
Réalité: En fait, vous pouvez diviser les hostas à tout moment, du moins, tant que le sol n’est pas gelé. Oui, même en plein été!
Cependant, du point de vue de la plante, le meilleur moment est l’automne, 4 à 6 semaines avant le premier gel. C’est à ce moment que la plante a stocké un maximum d’énergie dans ses rhizomes, ce qui permet aux nouvelles divisions de démarrer vigoureusement quand vous les plantez.
Mythe 10: Les hostas sont des plantes strictement ornementales.
En réalité, les hostas sont comestibles et sont cultivés comme légumes au Japon. Les pousses de printemps, appelées urui, sont même vendues dans les supermarchés. Les fleurs aussi sont comestibles.
Sachez toutefois que les hostas contiennent des saponines qui sont légèrement toxiques pour de nombreux animaux domestiques, comme les chiens, les chats et les chevaux, et qui sont encore plus toxiques pour les poissons.
Pour en savoir davantage sur les hostas comestibles, lisez Mangez vos hostas.