Comment distinguer les insectes bénéfiques des insectes nuisibles ?
Bien qu’il soit impossible de présenter dans un seule texte tous les bons insectes et tous les mauvais (il en existe des milliers!), voici quelques conseils pour vous aider à démêler les insectes les plus couramment confondus par les jardiniers.
Coccinelle et criocère du lis
La coccinelle est petite et a le corps très bombé. Il en existe des dizaines d’espèces, mais habituellement, elle porte des points de couleur contrastante (points noirs sur un abdomen orange, points jaunes ou orange sur un abdomen noir, etc.). Sa tête est noire et porte deux points blancs clairement visibles. Ce sont des prédatrices très efficaces qui mangent les pucerons ou d’autres petits insectes qui nuisent aux plantes. Ainsi, on a tout intérêt à ne pas les empoisonner!
Le criocère du lis est plus gros et orange vif, sans taches. Il a le corps allongé, non pas bombé. Il consomme le feuillage et les fleurs des lis et des fritillaires. Une bonne façon de le distinguer définitivement d’une coccinelle est donc de vous demander sur quelle plante vous le voyez: si l’insecte n’est pas sur un lis ou une fritillaire, ce n’est probablement pas un criocère.
Coccinelle et «bibitte à patate»
D’accord, tous deux ont le corps bombé, mais les coccinelles ont des points sur le dos, alors que la «bibitte à patate» (plus correctement doryphore de la pomme de terre) a le dos strié (jaune strié de noir).
Les coccinelles peuvent se trouver sur presque toute plante, le doryphore, uniquement sur les plants de pommes de terre ou, plus rarement, sur d’autres plantes de la même famille (tomates, aubergines, etc.).
Abeille et guêpe
Il existe une multitude d’insectes volants qui ont un corps noir avec des bandes jaune vif. Tous sont généralement bénéfiques à un certain degré (les abeilles et les syrphes sont de bons pollinisateurs, les guêpes sont des prédateurs qui consomment plusieurs insectes nuisibles), mais les abeilles sont inoffensives et piquent rarement, sauf si on les agresse. On a donc tout intérêt à encourager leur présence dans le jardin. Les guêpes sociales (celles qui vivent en colonie), par contre, sont très agressives et piquent sans beaucoup de provocation.
Les abeilles se distinguent des guêpes par leur corps plus trapu et nettement duveteux. Leur comportement aussi est différent: elles prêtent peu d’attention aux humains, se contentant d’aller de fleur en fleur, où elles jouent un rôle vital de pollinisateur. Elles font souvent un bruit en volant: le bourdonnement.
Les guêpes appartiennent à différents genres et espèces. La plupart des guêpes sont inoffensives. Elles sont plus longilignes que les abeilles, avec un net rétrécissement au milieu de leur corps, et paraissent sans poils. Leur vol est silencieux.
La vaste majorité des guêpes sont solitaires ne sont pas agressives et ne piquent presque jamais les humains. En général, les guêpes solitaires sont de couleur noire ou, du moins, ne sont pas striées de jaune.
Abeille et bourdon
Contrairement à la croyance populaire, le bourdon n’est pas le mâle de l’abeille domestique, mais appartient à un autre genre. Les bourdons sont plus gros et encore plus hirsutes que les abeilles domestiques. Les bourdons sont encore moins agressifs que les abeilles domestiques et le risque d’être piqué par un bourdon est minime.
Abeille et syrphe
Les syrphes sont des insectes bénéfiques, qui volent de fleur en fleur comme les abeilles. Ce sont des mouches et, n’ayant pas de dard, ils ne peuvent pas piquer. Ils sont donc inoffensifs et très utiles au jardinier, car non seulement pollinisent-ils les fleurs, mais les larves de plusieurs espèces sont des prédatrices d’insectes nuisibles, notamment les pucerons. On les distingue facilement des abeilles par leurs yeux énormes.
Bourdon et taon
Pourtant, bien des gens appellent les bourdons des taons.
Or, un taon n’est pas une abeille et ne lui ressemble pas: c’est une grosse mouche à grands yeux qui ne pique pas, mais qui mord, arrachant d’ailleurs un morceau de chair ce faisant. Sa morsure est douloureuse et fait couler le sang. Au Québec, on l’appelle souvent, et plus correctement, mouche à cheval ou à chevreuil. On rencontre rarement des taons dans les jardins de ville ou de banlieue, mais abondamment dans la nature.