Comment faire différents types de couches pour faire germer vos plantations?
Voici comment les agriculteurs du 19e siècle à paris effectuaient différents types de couche et leurs utilités.
Ce guide provient d’auteurs du 19e siècle parisiens nous transmettant leur savoir, trucs et astuces d’agriculteur. Il est tiré du site web : l'agriculture du 19ième siècle de Bertrand Masson.
Couche-mère
Il s'agit d'une couche destinée à faire germer des graines.
- Faites un carrée et donnez-lui 1 mètre 65 centimètres sur chaque face et 66 centimètres de hauteur.
- Placez dessus un coffre à un seul panneau.
- Chargez le coffre de terreau, dans lequel vous pouvez mettre les graines en germination (ex. melon, concombre, chicorée, aubergine).
Couche pépinière
Celle-ci se fait de mêmes largeur et hauteur que la précédente, mais trois fois aussi longue, ou assez longue pour contenir un coffre à trois panneaux.
On charge cette couche de terreau et on y repique le plant provenant des graines de melon ou autres qu'on a fait germer sur la couche mère.
Couche d'hiver
Cette couche doit être assez épaisse pour produire une chaleur capable de résister au froid de la saison, avec le secours des accots et de couvertures.
Elle se charge ordinairement de coffres, de châssis et de terreau, dans lequel on plante des laitues-crêpes ou petites noires, et où l'on sème des carottes, des radis, etc. ; mais, quand on veut y planter des cantaloups, petits prescotts, on met dans les coffres de la terre mélangée de terreau, au lieu de terreau pur.
Les agriculteurs faisaient des couches d'hiver hautes de 54 à 60 centimètres.
Couche de printemps
La seule différence de celle-ci avec la précédente est que, vu le moins de danger de la gelée, on ne la fait épaisse que de 40 à 48 centimètres.
Couche en tranchée
Cette sorte de couche est particulièrement employée à la culture des melons cantaloups de seconde saison, sous châssis.
- On fait d'abord une tranchée large de 1 mètre, profonde de 35 centimètres, et la terre se porte où l'on doit faire la dernière tranchée.
- On fait une couche haute de 66 centimètres dans cette première tranchée.
- On ouvre une seconde tranchée semblable et parallèle à la première, distante de 66 centimètres, et la terre qui en sort se dépose sur la première couche.
- Quand la couche de la seconde tranchée est faite, on ouvre une troisième tranchée, dont la terre se jette sur la seconde couche et ainsi de suite, jusqu'à la fin, où l'on trouve la terre de la première tranchée pour charger la dernière couche.
On pose, au fur et à mesure, des coffres sur toutes ces couches, on étale et ameublit la terre, on place les panneaux, et on plante deux pieds de melons par châssis.
Couche sourde
Elle a beaucoup de rapport avec la couche en tranchée, mais elle en diffère
- En ce que la tranchée n'a que 66 centimètres de largeur ;
- En ce que la couche est bombée en dessus en dos de bahut ;
- En ce qu'on y plante les melons sous cloches, au lieu de les planter sous châssis.
Ces différences tiennent à ce que, quand on fait les couches sourdes, il ne fait plus aussi froid que quand on a fait les couches en tranchées.
Couche coup de feu
On dit qu'une couche est dans son coup de feu quand le fumier qui la compose est parvenu à développer sa plus grande chaleur, et cette chaleur est d'autant plus grande qu'elle a été faite avec du fumier de cheval plus neuf.
Le coup de feu se développe trois ou quatre jours après que la couche est chargée, et peut durer cinq on six jours.
Un thermomètre plongé à 8 centimètres de profondeur dans le terreau d'une couche pendant son coup de feu peut marquer jusqu'à 50 degrés centigrades.
En général, on attend que le coup de feu soit passé ou que la chaleur du terreau soit descendue à 30 degrés centigrades pour planter sur une couche neuve ; mais les maraîchers craignent moins le coup de feu que les autres jardiniers parce qu'ils ont toujours des tas de fumier amassé d'avance depuis deux, quatre et six mois, qui a perdu son feu, mais qui reprend de la chaleur étant mouillé et mélangé avec du fumier neuf pour faire des couches, et ces couches développent une chaleur plus modérée et qui se conserve plus longtemps que dans une couche montée avec tout fumier neuf.