Comment cultiver, goûter et vous amuser avec le fruit miracle?
La baie de la plante appelée fruit miracle ou fruit miraculeux (Synsepalum dulciferum) a vraiment quelque chose de très spécial. Le petit fruit rouge oviforme n’est pas particulièrement sucré en soi, bien qu’il soit tout à fait comestible.
Ce qui est surprenant est ce qui se passe après son ingestion. C’est que le fruit contient une glycoprotéine appelée miraculine (oui, c’est bien son nom!) qui se lie à vos papilles gustatives.
Alors, si par la suite vous mangez quelque chose de sûr ou d’amer, cela active les récepteurs sucrés, ce qui donne l’impression d’un goût sucré.
L’effet de la miraculine dure environ 20 à 60 minutes, soit le temps nécessaire pour que votre salive élimine la protéine.
L'apparence
Le fruit miracle est un arbuste à feuilles persistantes mesurant environ 1,8 à 4,5 m de haut à l’extérieur, mais rarement plus de 1,5 m à l’intérieur, avec des feuilles elliptiques denses, vertes, lisses et allongées groupées en verticilles aux extrémités des branches.
Les grappes de petites fleurs tubulaires brunes à blanches de 6 mm apparaissent sporadiquement tout au long de l’année, mais ne sont pas très remarquables.
Les baies rouges de 2 à 3 cm, cependant, sont assez frappantes, ressemblant beaucoup aux cerises de caféier et avec un pépin de taille similaire à l’intérieur (que vous pouvez cracher discrètement), bien que les deux plantes ne soient pas apparentées. (Coffea arabica appartient à la famille des Rubiacées, le fruit miracle à celle des Sapotacées.)
Comment le cultiver
Le fruit miracle est un arbuste tropical. Dans les climats tempérés, il faut le cultiver à l’intérieur, du moins de l’automne au printemps.
Il aime les sols acides (un pH 4,5 à 5,8), alors mélangez 50% de tourbe horticole («peat moss») ou d’un autre substrat acide à votre terreau pour plantes d’intérieur habituel.
À l’état sauvage, le fruit miracle pousse à l’ombre partielle. À l’intérieur, loin des tropiques, où l’intensité du soleil est sérieusement diminuée, je suggère de lui donner le plus de soleil que vous pouvez tout en évitant les emplacements extrêmement chauds.
Offrez-lui un arrosage «normal». Autrement dit, laissez le sol sécher légèrement, puis arrosez abondamment, et ce, à l’année.
Le fruit miracle n’est pas immun aux insectes: faites attention aux cochenilles farineuses, aux cochenilles à carapace et, si l’air est sec, aux tétranyques (araignées rouges). Et la pourriture guette la plante dont le sol demeure trop humide ou qui est placée trop à l’ombre.
Quant à sa multiplication, on peut bouturer cet arbuste assez facilement. Faites-le à l’étouffée (sous plastique) dans un terreau humide et utilisez une hormone d’enracinement. On peut aussi semer les graines fraîches. Cependant, les plantes cultivées par semences ne produiront probablement pas de fruits avant de nombreuses années.
La récolte
En général, seulement un ou deux fruits par grappe mûrissent, rarement trois, du moins sous mes conditions.
Habituellement, il y a 2 récoltes par année, s’étalant sur environ 45 à 60 jours, mais d’autres jardiniers en signalent 3 ou 4. Et je ne parle pas de paniers pleins de fruits: plutôt une poignée ou deux à la fois.
Où trouver la plante?
Parfois, on trouve des plantes de fruit miracle en jardinerie. Si vous en voyez une, achetez-la sans délai: c’est un événement assez rare!
Ou par la poste de Flora Exotica (Canada). En Europe, essayez AlsaGarden. Aux États-Unis, vous pouvez commander une plante d’Amazon.com.