Comment cultiver le muflier?
Il faut d’abord comprendre que le muflier n’est pas une véritable annuelle. Dans les régions au climat modéré, notamment les zones de rusticité 7 à 10, il se comporte comme une plante vivace, mais n’est pas très pérenne, ne vivant que quelques années. Malgré ce fait, il est presque universellement cultivé comme fleur annuelle et arraché une fois que sa floraison de l’année est terminée.
La culture selon les climats
Dans les régions septentrionales, on cultive le muflier comme annuelle d’été. On le sème à l’intérieur à la fin de l’hiver et le repique au jardin assez tôt au printemps, avant la plupart des autres annuelles, car il profite beaucoup d’un printemps au frais et tolère bien les gels légers. Sa floraison peut parfois diminuer sous l’effet de la chaleur estivale, mais elle reprendra alors à l’automne.
Dans les climats où les étés sont torrides, mais où les hivers sont relativement doux, comme au Maroc et en Floride, le muflier ne fait pas une bonne annuelle d’été, car les semaines de chaleur sans fin au cœur de l’été peuvent l’affaiblir et même le tuer. Habituellement, on le sème plutôt à la fin de l’automne en vue d’une floraison à la fin de l’hiver et au printemps.
Par semences
Il est facile de produire des mufliers par semences et on trouve facilement des sachets de graines en magasin et dans les catalogues de semences. Semez les graines dans des plateaux environ 8 semaines avant la date du dernier gel, sans les recouvrir de terreau, car elles ont besoin de lumière pour germer. Vous n’avez même pas besoin de conditions particulièrement chaudes pour la germination: une température de 15 à 21 °C est tout à fait adéquate. Il suffit de maintenir le terreau au moins légèrement humide.
Les graines germent en environ 10 à 20 jours. Pincez les semis quand ils ont six vraies feuilles pour stimuler une meilleure ramification.
Si vous n’êtes pas du genre «je sème tout moi-même», sachez qu’il est facile de trouver des caissettes de mufliers en pépinière à la fin du printemps, bien que le choix soit nettement moindre qu’avec les semences.
Plantation extérieure
Plantez vos jeunes mufliers à l’extérieur au plein soleil ou à la mi-ombre (la mi-ombre est préférable dans les régions aux étés chauds) dans un sol riche et bien drainé, légèrement acide. Arrosez soigneusement, en humidifiant le sol mais pas les feuilles ni les fleurs, cela aidera à prévenir les maladies. Les variétés plus hautes peuvent nécessiter un tuteur.
Supprimez les épis vieillissants quand ils ne leur reste plus que quelques fleurs à l’extrémité supérieure: cela aidera beaucoup à renouveler la floraison. Par contre, il peut être sage de laisser au moins une plante monter en graine pour obtenir des semences (gratuites!) pour l’année suivante.
Rouille du muflier
Là où les mufliers sont heureux, ils ont rarement des problèmes d’insectes et de maladies et ne sont généralement pas gênés par les cerfs ou les lapins. Il y a toutefois une maladie qu’il faut surveiller davantage : la rouille du muflier (Puccinia antirrhini).
C’est un champignon qui provoque de petites taches jaunes sur le dessus des feuilles (elles seront brunes en dessous) et éventuellement le dépérissement de la plante atteinte. Mais les spores de la rouille n’hivernent que sur les feuilles, jamais sur les semences, ce qui donne une solution facile : enlevez les mufliers à la fin de leur saison de floraison et mettez les feuilles au compost. Maintenant, faites pousser de nouvelles plantes par semences à chaque printemps. Ainsi, il y aura peu de chance que la maladie réapparaisse. Par contre, si jamais vous voulez prendre des boutures (ce qui est possible), faites très attention de n’utiliser que des spécimens sans symptômes.
D’ailleurs, il existe des souches de muflier résistantes à la rouille, surtout utilisées dans les serres de fleurs coupées, mais un bon entretien suffit généralement pour prévenir la rouille dans la plate-bande familiale.