Comment obtenir et utiliser un bon paillis pour le jardin ?
Ce guide provient d’auteurs du 19e siècle parisiens nous transmettant leur savoir, trucs et astuces d’agriculteur. Il est tiré de l'agriculture du 19ième siècle de Bertrand Masson.
Les jardiniers-maraîcher d'aujourd'hui, comme sans doute étaient ceux du temps passé, ne connaissent pour engrais et stimulant que le fumier, l'eau et la chaleur, rien de plus. Plusieurs d'entre nous se rappellent, pourtant, avoir vu employer les balayures des rues pour améliorer la terre de certains marais ; mais cet usage est abandonné depuis longtemps par les maraîchers, quoiqu'il soit toujours suivi, et avec raison, dans la petite culture des environs.
Le paillis
On forme les paillis avec du fumier de cheval, très court, à moitié consommé. Nous pouvons l'obtenir de trois manières :
- du fumier de vieilles couches à melons, qui ont été faites dans des tranchées ;
- de vieilles meules à champignons, qui ne rapportent plus ;
- des débris de nos tas de fumier neuf, quand nous les démolissons pour faire nos couches.
Tous ces fumiers courts et à moitié consommés se secouent avec une fourche, pour en faire tomber ce qui est trop consommé, et ce qui ne l'est pas trop forme les paillis.
Usage du paillis
Chaque fois que vous labourez une planche et que vous la dressée et râtelée, avant de la planter, étendez dessus une couche de paillis épaisse de 6 à 8 millimètres, et de manière à ce que la terre en soit parfaitement couverte, après quoi plantez.
Les effets positifs du paillis
Un paillis empêche la surface de la terre de sécher, de se crevasser ou de se fendre ; il la tient fraîche; il fait que l'eau des arrosements ne s'écoule ni à droite ni à gauche, qu'elle pénètre à l'endroit où on l'a versée, et s'oppose à son évaporation. Sans paillis, il faut tripler les arrosements, et encore les légumes ne viendraient pas aussi bien.
Cependant le paillis a, un petit inconvénient, qui fait qu'on ne doit pas le répandre sur les planches avant la fin d'avril ou le mois de mai; c'est qu'il attire l'humidité plus que le terreau; que, si des légumes tendres sont plantés de bonne heure, des laitues, par exemple, dans une planche couverte d'un paillis, les petites gelées tardives du printemps leur feraient plus de mal que si elles étaient dans une planche couverte de terreau ; c'est pourquoi il faut terreauter, mais ne paillez pas les planches ou côtières que vous plantez avant la fin d'avril.